Portrait numérique des entreprises de la presse d’information écrite et des médias communautaires au Québec

4 juillet 2023 / Économie, Journalisme, Politiques, Tendances
Mots-clés: Journalisme, Journaux, Médias en ligne, Numérique

Le ministère de la Culture et des Communications a mandaté l’Académie de la transformation numérique (ATN) de l’Université Laval, en collaboration avec le Centre d’études sur les médias (CEM), pour réaliser deux rapports distincts visant à mesurer la maturité numérique des entreprises du domaine de la presse écrite et des médias communautaires au Québec, ainsi qu’une recension des pratiques numériques innovantes au Canada comme ailleurs ciblant principalement des entreprises associées à l’écrit.

L’objectif de ces travaux était de savoir comment ces entreprises réalisent leur transformation numérique et d’obtenir des réponses à certaines questions. Par exemple, quel est l’impact de la transformation numérique sur le métier de journaliste, la manière de faire de l’information ? Comment les entreprises utilisent-elles les technologies numériques dans leurs approches de production et de diffusion des contenus ? Dans quelle mesure et de quelle façon ces technologies influencent-elles les modèles d’affaires ?

Voici quelques constats de ces deux rapports d’enquête réalisés en 2022 :

Les médias communautaires : un potentiel numérique à développer

L’enquête rapporte que le secteur des médias communautaires présente un niveau d’adoption des outils numériques – comme les sites Web, les réseaux sociaux ou des plateformes de collaboration – inférieur aux entreprises de presse d’information écrite. Le tiers (33 %) des médias communautaires considèrent la maturité numérique de leur organisation à un stade avancé, 47 % à un stade intermédiaire et 19 % à un stade débutant. L’enquête révèle aussi que seulement le tiers (33 %) des médias communautaires comptent au moins une personne dont la responsabilité est de définir une stratégie de transformation numérique.

Les entreprises de la presse d’information écrite en pleine évolution numérique

Selon l’enquête, la majorité des entreprises de la presse d’information écrite au Québec (60 %) considèrent leur maturité numérique à un stade avancé, 32 % à un stade intermédiaire et 8 % à un stade débutant. « Le numérique est perçu comme essentiel au développement des organisations et aussi à celui de l’ensemble de leur secteur », mentionne la professeure titulaire au Département d’information et de communication de l’Université Laval et directrice du CEM, Colette Brin. Au moment de l’enquête, la plupart des entreprises de presse écrite optaient encore pour une approche complémentaire des formats papier et numérique pour garder leur lectorat informé de manière continue et approfondie.

La difficulté de monétiser les activités en ligne : un enjeu récurrent

La difficulté de monétiser les activités en ligne demeure un enjeu récurrent tant du côté des entreprises de presse écrite que des médias communautaires. « C’est d’ailleurs le seul aspect négatif propre au numérique qui ressort de façon systématique », précise la directrice intelligence d’affaires et recherche marketing à l’ATN, Claire Bourget. La majorité des personnes qui ont répondu au sondage, soit autour de 60 %, ne sont pas satisfaites de la place occupée par le numérique dans les revenus de leurs organisations respectives.

Les défis financiers et humains : freins à la transformation numérique des médias

Les défis financiers et humains n’épargnent pas les entreprises de presse écrite qui ont de la difficulté de trouver des compétences dans le domaine des technologies numériques. Les médias communautaires font également face à cet obstacle lorsqu’ils tentent d’adopter de nouvelles pratiques numériques. Cependant, l’enquête indique que la pandémie de COVID-19 a permis d’accélérer le passage au numérique avec la mise en place d’outils facilitant le travail à distance tels que Teams, Slack, SharePoint ou Oracle Collaboration Suite. Cette migration vers le numérique a été plus importante dans les entreprises de presse d’information écrite (56 %) que dans les médias communautaires (22 %).