Médias numériques

Les Québécois s’informent et se divertissent de plus en plus en ligne. Les entreprises médiatiques privées et publiques1 accompagnent ces changements dans les habitudes des consommateurs en adaptant leurs produits et en en proposant de nouveaux. Leurs stratégies se raffinent.

Exception faite de médias de petite taille qui ne disposent pas des ressources financières pour une présence significative sur Internet, les autres y suivent l’actualité au fur et à mesure qu’elle se développe, y propose, dans le cas de la télévision, des émissions en rattrapage ainsi que des contenus exclusifs, ou encore, dans le cas de la radio, une écoute en direct ou en différé (balados) de leurs émissions. Voyons cela de manière plus détaillée2.

Acteurs de la presse écrite au Québec

Commençons par les entreprises québécoises qui, historiquement, œuvraient dans le domaine de la presse écrite. Dès 2018, La Presse a totalement délaissé l’imprimé et mise depuis sur le site Internet et les applications pour mobiles. Le tout est gratuit pour l’utilisateur, mais nécessite tout de même une inscription pour un accès complet aux contenus. Les applications de La Presse + pour tablettes et La Presse Mobile pour téléphones intelligents traitent les informations d’une façon très dynamique qui n’a plus rien à voir avec son ancêtre écrit. On y trouve parfois plusieurs photos pour illustrer un sujet et même des vidéos, des cartes, des graphiques. Mais ce contenu d’un aspect très soigné est figé dans le temps. Il ne change pas en cours de journée. Le lecteur a cependant accès à une fonction « En direct » où les nouvelles du jour sont présentées dans une facture plus conventionnelle. En ligne, la mise en forme est plus conventionnelle. L’écrit domine, bien que certains sujets soient résumés en de brèves vidéos. Ceux-ci consistent généralement en une suite de photos ou d’extraits filmés sur lesquels on superpose de courts textes écrits. Il ne s’agit donc pas nécessairement de reportages vidéo comme on en voit à la télévision. La multinationale canadienne Power Corporation qui en était propriétaire depuis une cinquantaine d’années en a cédé tout le capital-actions à une fiducie d’utilité sociale sans but lucratif en 2018.

Du côté des deux titres payants de Québecor, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec, sites et applications permettent l’accès à toutes les nouvelles sans qu’il soit nécessaire d’être un abonné payant, quoique certains articles (notamment les dossiers de l’équipe d’enquête) nécessitent de se connecter à un compte QUB gratuit pour les consulter en entièreté. Les applications uniques offrent les mêmes contenus que les sites web, intégrant les contenus les plus récents au fur et à mesure et offrant une mise en forme bien différente des journaux imprimés. On y utilise beaucoup les photos pour illustrer les articles, qui sont parfois soutenus par des vidéos en provenance de l’équipe de TVA Nouvelles ou des contenus de QUB radio. De plus, les applications offrent des outils interactifs et une page graphique « En 5 minutes » adaptée au mobile. Anciennement un quotidien gratuit puis un magazine avant de passer uniquement aux contenus web en mars 2023, le 24 heures est une plateforme numérique appartenant à la même entreprise. Elle offre ses contenus sur son site Internet seulement, la plateforme n’ayant toujours pas d’application unique.

On peut aussi retrouver les contenus du 24 heures, tout comme ceux des deux quotidiens payants de l’entreprise, sur l’application et le site web de QUB, plateforme lancée en septembre 2021. La plateforme, qu’on décrit comme un agrégateur de flux de contenu, est divisée en quatre sections : accueil, vidéo, radio et livre. Y sont regroupés les contenus d’information et de divertissement de plus d’une cinquantaine de sources et médias dont Québecor est le propriétaire. Cette plateforme numérique présente un fil de contenu mis à jour continuellement qui inclut, côte à côte, des articles de ses journaux, de ses magazines et de ses stations de télévision parmi ceux d’autres médias. On peut également retrouver sur cette plateforme de la vidéo et de l’audio en direct ou en rattrapage, ainsi qu’un catalogue de livres à acheter et à faire livrer chez soi.

Pour ce qui est des autres titres associés à la presse quotidienne, le titre gratuit montréalais Métro, propriété de Métro Média, a également son propre site Internet, mais ses contenus ne se retrouvent sur aucune application officielle. Les six journaux chapeautés par la Coopérative nationale de l’information indépendante (CN2i), Le Droit, Le Nouvelliste, La Tribune, La Voix de l’Est, Le Soleil et Le Quotidien donnaient auparavant également accès sans frais à leurs nouvelles sur le web, mais ont depuis limité la consultation gratuite à trois « contenus » par site mensuellement, excluant les chroniques, dont l’accès est restreint aux abonnés. Leurs applications, qui demandent un abonnement, offrent une édition du jour ainsi que la possibilité de suivre ce qui s’est déroulé dans l’actualité depuis sa mise en ligne. En février 2022, la CN2i a aussi lancé la nouvelle plateforme numérique jeunesse Les as de l’info. Destinée aux jeunes de 8 à 12 ans, la plateforme vulgarise l’actualité quotidienne pour les enfants. Elle permet gratuitement aux jeunes de lire, de réagir et de commenter les sujets de l’heure. Le site comporte aussi une section dédiée aux enseignants et aux parents, offrant des activités pédagogiques et de courtes conférences.

Les deux autres grands quotidiens, l’indépendant Le Devoir et la Montreal Gazette (qui appartient à Postmedia) ont bien sûr une application et un site Internet qui leur sont propres. Mais à moins d’être un abonné, l’accès gratuit est limité à quelques articles par mois. Chacun donne aussi accès à un certain nombre de contenus sous forme de vidéos.

Pour ce qui est du plus petit quotidien, The Record dans les Cantons de l’Est, le site Internet ne propose que le contenu de la publication papier du jour. Un abonnement est exigé pour y avoir accès à la version complète des articles. Autrement, l’internaute ne peut lire que les premières phrases. Le journal dispose aussi d’une application où les utilisateurs peuvent avoir les mêmes aperçus d’articles qu’on retrouve sur leur site web. Les abonnés y sont redirigés via hyperlien vers leur site habituel.

Le HuffPost Québec a couvert la scène québécoise sur une base quotidienne de février 2012 à mars 2021, alors qu’il a cessé ses opérations. Il n’a jamais eu d’édition papier. 

Finalement, le nouveau venu strictement en ligne Infobref cherche à résumer quotidiennement l’actualité à l’aide de courts textes publiés à deux moments de la journée, le matin et en fin d’après-midi. Il bénéficie par ailleurs du soutien de quelques chroniqueurs d’expérience.

L’actualité est le seul magazine généraliste du Québec. C’est l’un des actifs de la compagnie Mishmash. Les non-abonnés y sont limités à trois textes gratuits. L’application s’adresse aussi aux abonnés. Québecor édite plusieurs magazines utilitaires et de divertissement et l’application Molto permet de les consulter, moyennant des frais. Certains des magazines grand public de ce groupe publient quelques articles originaux et vidéos en ligne. C’est le cas entre autres de 7 jours, Bel Âge, Clin d’œil et Coup de pouce ainsi que de Elle Québec et Véro de KO Média. Québecor a aussi lancé, depuis 2017, plusieurs nouvelles marques numériques visant des publics ciblés, souvent composés de jeunes adultes, comme Le sac de chipsbilliePèse sur startSilo 57Tabloid. Certaines d’entre elles étaient apparues comme des rubriques associées aux sites de leurs quotidiens avant de déménager à leur propre adresse. 

D’autres éditeurs de magazines à fort tirage s’assurent d’une présence sur la Toile. Mentionnons La Terre de chez nous, Protégez-vous, Ricardo, 5 ingrédients 15 minutes, Châtelaine, Sélection du Reader’s Digest ainsi que Sentier Chasse et Pêche. Les applications Protégez-Vous, Magazine Ricardo et Châtelaine permettent aux abonnés une lecture adaptée des divers numéros. Et c’est sans tenir compte de la présence de nombreux acteurs essentiellement en ligne tels Narcity, Ricochet ou Urbania.

Dans le monde des hebdos régionaux, la gratuité domine tant pour l’imprimé que pour le numérique. Quelque neuf titres sur dix représentant 99 % des exemplaires en circulation ont opté pour ce modèle d’affaires. Au moment d’annoncer qu’il quittait ce secteur d’activités au début de l’année 2017, Transcontinental possédait environ les deux tiers de ces titres. Tous avaient un site et une application les desservait. Les nouveaux propriétaires ont maintenu les sites, mais les applications n’existent plus. Certains de ces journaux alimentent leurs sites de quelques nouvelles entre les parutions papier. Transcontinental s’est aussi départie de ses publications spécialisées. Le groupe Contex a pris possession de certaines d’entre elles, dont l’hebdomadaire payant Les Affaires. Certains des articles de la publication sont repris sur le site. Blogues, analyses et nouvelles du jour s’y ajoutent. Quant à l’application, un abonnement est nécessaire pour consulter les adaptations des parutions papier.

D’autres médias locaux qui paraissent moins souvent, une ou deux fois par mois, sont aussi dans le monde numérique. Cette présence est cependant minimale en ce sens qu’ils se contentent de reproduire en ligne leurs éditions imprimées. La plupart de ces journaux ont également opté pour la gratuité.

Un dernier groupe de médias appartiennent à cette catégorie de l’écrit, même si leurs activités se limitent au web. Ils n’utilisent en effet presque exclusivement que le texte et les photos pour rendre compte de ce qui se passe dans leur milieu. Il s’agit de microentreprises locales produisant relativement peu de nouvelles. Le plus grand nombre d’entre elles sont établies à Montréal et Québec.

Acteurs de la radiodiffusion au Québec

Diffuseurs publics

Poursuivons avec les diffuseurs publics. En télévision, Radio-Canada exploite un réseau généraliste de langue française, ainsi que trois services spécialisés, dont l’un est consacré à l’information en continu. La société opère aussi deux chaînes de radio. La page principale de leur site permet de suivre en direct les plateformes ne nécessitant pas un abonnement. On y met aussi en valeur les derniers développements de l’actualité, la plupart du temps sous forme de textes et de photos. Il est possible ensuite de sélectionner des thématiques précises ou des contenus en provenance d’une région donnée. Des documents sonores ou vidéo sont parfois intégrés aux textes, parfois accessibles à travers les sous-divisions d’une page donnée. Le site met aussi en valeur certains contenus dans des formats spécifiques au web (récits numériques, questionnaires interactifs, cartes cliquables…).

Le site web de Radio-Canada est divisé en une multitude de sections. Les sections dédiées aux diverses émissions de télévision et de radio traitant de l’actualité permettent de les écouter en rattrapage dans leur entièreté, ou en découpage de plusieurs segments. Cela s’applique aussi aux autres émissions de radio. Pour ce qui est des productions télévisées de divertissement, la zone ICI TOU.TV permet d’écouter en rattrapage celles de la dernière semaine. Les plus anciennes sont réservées aux abonnés de la partie payante (EXTRA) de cette zone. Cette plateforme payante propose de plus des contenus exclusifs ainsi que des films et séries télévisées de diverses origines. De leur côté, les zones ICI EXPLORA et ICI ARTV présentent des extraits de certaines des émissions de ces chaînes télévisées (onglets vidéo) ainsi que des contenus écrits de style blogue. La société offre aussi depuis février 2021 la section Mordu sur son site, une zone où elle regroupe des contenus tirés d’émissions liées à l’alimentation ainsi que des contenus originaux, allant des recettes à des webséries.

Les publics plus jeunes se voient également dédier des zones du site web. La zone MAJ offre des contenus d’information et d’actualité adaptés aux ados et aux enfants, adoptant un format ancré sur les plateformes de médias sociaux. MAJ se donne comme mission « de provoquer l’étincelle qui donne envie de s’informer ». Du côté du divertissement, on retrouve des jeux et des épisodes des productions radio-canadiennes s’adressant aux plus jeunes dans les zones Jeunesse et Petits. Plusieurs de ces émissions ont leurs propres applications.

Radio-Canada a par ailleurs lancé le site Rad.ca, présenté comme un laboratoire de journalisme. On y retrouve des contenus sur l’actualité créés spécialement pour intéresser un public en ligne moins susceptible de s’identifier aux formats journalistiques traditionnels, dont, en premier lieu, les 18-34 ans.

Radio-Canada offre également six applications. L’ajout le plus récent à son arsenal est Mauril : lancée en avril 2021, l’application cible l’apprentissage du français et de l’anglais en offrant une diversité de contenus de divertissement et d’information. Radio-Canada OHdio, elle, combine musique, balados et contenus des chaînes radiophoniques ICI Première et ICI Musique. ICI TOU.TV permet d’accéder aux contenus sur demande du service du même nom. Radio-Canada Info porte sur l’actualité et Rad – Journalisme collaboratif offre des compléments aux contenus du Rad.ca. La dernière application, L’appli des petits, s’adresse aux 3 à 5 ans.

Le pendant anglophone de Radio-Canada, CBC, dessert le Québec par l’intermédiaire d’une station de radio et d’une station de télévision établies à Montréal, qui ont, elles aussi, leur propre zone sur le site de la CBC. Les nouvelles locales et provinciales y sont rapportées sous forme de textes accompagnés de photos. Il est aussi possible d’y écouter les téléjournaux des jours précédents et quelques segments choisis des émissions de radio réalisées dans la métropole. L’application CBC News donne notamment accès aux nouvelles locales.

Le diffuseur éducatif Télé-Québec offre plusieurs épisodes de ses émissions tant sur son site web que par l’application portant son nom. De plus, certaines émissions ont leurs propres applications sur lesquelles on trouve des contenus complémentaires, tels des jeux, des renseignements supplémentaires, des éléments interactifs. Télé-Québec produit aussi textes, vidéos et balados disponibles exclusivement en ligne sous la dénomination « La fabrique culturelle ».

Le site commun des chaînes TV5 et Unis, toutes deux opérées par le consortium TV5 Québec-Canada, propose les dernières éditions du Journal de France 2. L’internaute y trouvera aussi les épisodes récents de nombreuses émissions et des films, mais pas de contenu sous forme de texte. Le site offre également la zone Francolab, une section éducative destinée aux apprenants et aux enseignants de français offrant des vidéos sélectionnées à partir des deux chaînes accompagnées de fiches d’activités téléchargeables et d’exercices interactifs. Rappelons que la programmation de TV5 ne comporte que 15 % de contenu canadien, tandis que Unis TV ne présente que des productions canadiennes.

Télévision privée

Du côté des entreprises privées, TVA produit à la fois de l’information et du divertissement destinés en premier lieu à la télévision conventionnelle. Les sites et applications TVA Nouvelles et TVA Sports traitent en texte, ainsi que, bien souvent, en vidéo, les nouvelles et chroniques du diffuseur. Des onglets offrent les nouvelles produites par les stations régionales appartenant au réseau. Les stations affiliées de l’Outaouais et de l’Abitibi qui sont la propriété de RNC Media ont des sites spécifiques sur lesquels on peut prendre connaissance des dernières nouvelles et regarder les téléjournaux locaux en différé. Pour leur part, l’application TVA+ et l’onglet du même nom sur le site de QUB permettent d’écouter en rattrapage les émissions québécoises de la dernière semaine du réseau généraliste et quelques productions étrangères. On y présente aussi des extraits d’émissions des services spécialisés du groupe : AddikTVCasaMoi & Cie TéléPrise 2 et Yoopa. Comme il faut s’abonner pour écouter les émissions de ces services de manière conventionnelle, celles-ci ne sont habituellement présentes que sur des plateformes nécessitant un abonnement, comme celles réservées aux clients des entreprises de distribution de radiodiffusion telles Vidéotron et Bell. C’est également sur ces plateformes qu’on peut accéder aux émissions plus anciennes de la chaîne généraliste.

Bell Média est propriétaire de l’autre télédiffuseur privé généraliste de langue française au pays, Noovo. Le réseau met à l’antenne des bulletins de nouvelles aux heures de grande écoute ainsi que divers contenus de divertissement, incluant quelques productions originales. Ces contenus sont offerts en différé sur le site noovo.ca, tout comme bon nombre des derniers épisodes des émissions du réseau. Le site noovo.info offre des contenus d’information sous forme de textes et d’extraits vidéo tirés des bulletins de nouvelles diffusés par la chaîne. Des articles, des extraits d’émissions et des vlogues de type style de vie se retrouvent, eux, sur le site Noovo Moi. Le conglomérat possède également plusieurs canaux spécialisés de langue française, dont RDS (3 services) consacré aux sports. Le site RDS.ca et l’application RDS offrent plusieurs textes et vidéos liés à ce domaine. Les contenus des autres chaînes du diffuseur (Vrak, Canal D, Canal Vie, Z et Investigation) diffusés en différé se voient regroupés sur le site principal de Noovo ainsi que sur son application.  

Le réseau généraliste de langue anglaise CTV est lui aussi une propriété de Bell Média. Le site rapporte les nouvelles préparées par sa station de Montréal, sous la forme de textes, photos et vidéos. L’internaute peut aussi y écouter, en rattrapage, les téléjournaux de la station et, en direct, le service d’information continue CTV News Channel. L’application CTV News Go donne aussi accès aux informations en provenance de la station de Montréal.  

Le groupe Corus est propriétaire de Global, l’autre réseau généraliste privé de langue anglaise, et de sa station montréalaise. L’internaute trouvera sur le site des salles de nouvelles du réseau un onglet qui le mènera aux nouvelles couvertes par l’antenne montréalaise, à ses téléjournaux de même qu’à une zone vidéo comportant certains passages de ceux-ci. Il peut de même accéder en direct au service télévisé d’information continue Global News. Global n’utilise pas d’application pour ses actualités. La compagnie exploite quatre services spécialisés de langue française : Disney la chaîne, Télétoon, Historia et Séries +, qui ont chacun leur site Internet. On y offre des extraits de leurs émissions et, parfois, des épisodes complets afin d’encourager les gens à s’y abonner pour en connaître la suite. Dans les deux premiers cas, on y trouve également des jeux. Ces chaînes n’ont pas leur propre application.

Les sites et applications du service spécialisé Météomédia figurent parmi les plus consultés par les Québécois. On y présente des tableaux alphanumériques de la météo actuelle et des prévisions pour les jours à venir. Le tout est mis à jour régulièrement. S’y retrouvent aussi quelques vidéos insolites.

Dans le monde de la vidéo par abonnement en ligne, trois services canadiens font concurrence à Netflix, qui occupe une large part du marché. Québecor propose le Club illico, Radio-Canada ICI TOU.TV EXTRA, et Bell Crave TV. Outre des émissions de divertissement et des documentaires étrangers, ces services offrent aussi des productions de leurs diverses marques et certaines destinées uniquement à Internet.

Radio privée

Du côté des marques radio, certaines des stations appartenant à Cogeco proposent sur le web quelques nouvelles, souvent axées sur le divertissement, sous forme de textes et photos, parfois accompagnés de segments audio tirés des émissions. On peut écouter les émissions en direct de la plupart des stations et, tout particulièrement pour les stations de format parlé, de nombreux passages des émissions passées. L’application Cogeco Média permet d’accéder aux mêmes types de contenus pour 15 de ces stations.

On peut également prendre connaissance des nouvelles les plus récentes sur les sites Internet des stations de radio de Bell Média (entre autres celles des réseaux Énergie et Rouge fm). Il s’agit de courts textes illustrés par des photos, et parfois accompagnés de segments audio. L’entreprise offre une écoute, en direct, des programmes de ses stations, et, en différé, de nombreux passages des émissions. Bell Média est aussi le partenaire canadien exclusif du service iHeartRadio, qui offre la possibilité d’écouter l’ensemble de ses stations au pays en direct sur le site ou l’application qui y est associée ainsi que des radios en ligne exclusives ou des balados. Le site web offre aussi des actualités musicales, et chaque station y a sa page individuelle, où se trouvent parfois des actualités sous forme de texte.  

Quelques stations appartenant à Arsenal Media proposaient des nouvelles locales sur leur site ou leur page Facebook jusqu’à ce que le contexte de pandémie entraîne la réduction de certaines activités. Désormais, les stations O et Plaisir ayant l’option « Nouvelles » sur leurs sites redirigent les internautes vers Mes Régions, des sites d’actualités régionales mis à jour quotidiennement qui sont aussi une propriété d’Arsenal Média. L’ensemble des 17 antennes de l’entreprise permettent une écoute en direct de leurs programmations. La compagnie n’a pas développé d’application.

Il n’y a pas de nouvelles sous forme de texte sur les sites des cinq stations de radio du groupe RNC Media. On peut écouter les émissions en cours ainsi que quelques extraits des émissions récentes, souvent à propos de l’actualité pour les stations de format parlé, pour les trois stations de son nouveau réseau BPM Sports (qui partagent un même site), tout comme pour Radio X à Québec. Le site de la cinquième station du groupe, Wow, n’offre pas d’extraits.

Pour Québecor, les politiques du CRTC en matière de concentration de la propriété empêchent le groupe de détenir des licences de radio émettant en mode hertzien au Québec dans des marchés où il possède des stations de télévision et des quotidiens. Ainsi, QUB Radio, qui adopte le format « parlé », diffuse uniquement en ligne. Lancée en 2018, l’offre radio de l’entreprise précède sa plateforme numérique généraliste du même nom. Même si les deux modes de consommation de contenus partagent aujourd’hui un même site web, l’application QUB Radio demeure distincte de l’application QUB. Dans cette application et dans la zone « radio » du site web, on peut aussi d’écouter des balados, dont certaines émissions distinctes de celles programmées en direct.

Acteurs étrangers

L’éventail de choix qui s’offre aux Québécois ne se limite évidemment pas aux sociétés québécoises ni canadiennes. D’une part, les services de distribution de radiodiffusion relaient depuis fort longtemps les chaînes américaines de télévision. De surcroît, bon nombre de leurs productions alimentent les programmations des réseaux canadiens de langue anglaise et celles de nombreux services spécialisés de langue française. En plus des chaînes de nos voisins immédiats, les entreprises de distribution sont autorisées par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) à commercialiser 341 chaînes étrangères, dont plus de la moitié sont dans d’autres langues que le français ou l’anglais. Pour recevoir l’approbation du CRTC, une chaîne doit être parrainée par un service de distribution, qui se sera assuré, au préalable, d’un intérêt de certains de ses clients à s’y abonner.  

D’autre part, comme plus de 93 % des Québécois disposent d’un abonnement à Internet à la maison3, ils peuvent s’informer ou se divertir sur les sites de tous les imprimés, chaînes de télévision et stations de radio qui offrent des contenus sur le Net, qu’il s’agisse de grandes marques mondiales comme le New York Times, Le Monde, El País, The Economist, la BBC, Al Jazeera, Disney Star (anciennement Star India), Televisa (Mexique) ou de médias locaux de presque tous les pays du monde.

Enfin, une large part de ce qui est offert sur le web, particulièrement en matière de divertissement, provient d’acteurs qui proposent des contenus analogues à ceux des médias conventionnels — qu’on pense à Netflix, iTunes, YouTube, Spotify et autres Apple Music. Sans compter les activités qui viennent réduire le temps disponible pour les médias : jeux en ligne, furetage d’une URL à une autre, échanges sur les réseaux socionumériques, etc.

Mise à jour : septembre 2022

Notes

[1] Ce portrait ne se veut pas exhaustif, omettant, par exemple, les nombreux médias communautaires, plusieurs médias de niche ou spécialisés ainsi que des initiatives citoyennes menant à la production de contenus en lien avec l’actualité.

[2] Nous ne traiterons pas ici de la présence ou de l’absence des médias sur les réseaux socionumériques. Les plus importants d’entre eux sont habituellement actifs sur plus d’une de ces plateformes.

[3] ATN, Portrait numérique des foyers québécois, NETendances 2021.