Distribution des contenus audiovisuels

Au Canada

D’un bout à l’autre du Canada, quelque 10,2 millions de foyers sont abonnés, en 2020, à un service de distribution de radiodiffusion, soit par câble, par satellite ou par protocole Internet (IPTV)1. Il s’agit d’une diminution de 3,2 % par rapport à 2019 et de 11,4 % depuis le sommet atteint en 2012 (une perte d’environ 1,3 million d’abonnés). En 2020, quelque 66 % des foyers canadiens sont abonnés à l’un ou l’autre de ces services. Cette proportion a diminué de 4 points de pourcentage depuis 2019 (70 %) et de 17 depuis 2012 (83 %)2. Certains ménages délaissent ces services et comblent leurs besoins grâce à des services (numériques) de vidéo en ligne proposés par les entreprises de distribution de radiodiffusion (EDR) elles-mêmes3, mais également par les Netflix, iTunes, YouTube et autres services en ligne du même genre, dont l’offre est de plus en plus abondante. Les revenus de ce dernier secteur d’activités atteindraient près de 3,9 milliards de dollars selon le cabinet d’experts Omdia cité dans les Faits saillants annuels du secteur de la radiodiffusion 2019-2020 du CRTC. Ils ont crû au rythme moyen de 21 % par année au cours des trois dernières années.

Les Canadiens de 18 ans et plus regardent la télévision traditionnelle pendant 26,1 heures par semaine, comparativement à 3,9 heures en ce qui concerne la télévision en ligne4. L’écoute de la télévision traditionnelle a régressé de 3,3 heures depuis 2013, alors que celle de la télévision par Internet a gagné 1,5 heure sur une base hebdomadaire. Vingt pour cent des Canadiens ne regardent que la télévision en ligne : 22 % chez les anglophones et 14 % chez les francophones. Sans surprise, cette pratique est considérablement plus répandue chez les 18-34 ans où elle est adoptée par 32 % des Canadiens. À l’inverse, elle ne concerne que 5 % des 50-64 ans5.

Parmi les ménages qui demeurent clients des EDR, le câble reste l’option la plus répandue, avec 54 % des abonnés.

1. Évolution du nombre d’abonnés des systèmes de distribution de radiodiffusion au Canada selon leur mode de diffusion de 2003 à 2020

* Depuis le 1er septembre 2013, il n’y a plus d’entreprise de SDM (système de distribution multipoint) en activité.

Source : CRTC, différentes éditions de Distribution de radiodiffusion, relevés statistiques et financiers et des Rapports sur le marché des communications — Données ouvertes.

Cette avance des câblodistributeurs s’amenuise toutefois d’année en année. En effet, en 2000, 88 % des clients choisissaient le câble, ce qui représente une baisse de 34 points en dix-sept ans. Alors que les services par satellite de radiodiffusion, aussi appelés SRD, ont connu une certaine expansion jusqu’en 2010, où ils occupaient 25 % du marché, c’est maintenant une nouvelle venue, l’offre de télévision par protocole Internet, qui gruge des parts de marché. En 2020, la IPTV représente 30 % des abonnements (contre 4 % en 2010) pendant que les SRD se situent à 17 %.

Au Québec

Quelque 2,26 millions de foyers québécois sont abonnés à un service de câblodistribution ou de distribution par protocole Internet, principalement par le biais de Vidéotron, Cogeco et par l’offre de télévision par protocole Internet de Bell Fibe et Telus Télé Optik (on ne peut connaître le nombre d’abonnés aux autres types de services de distribution pour la province, tout comme on ne peut décomposer cette donnée selon qu’il s’agit d’un service par câble ou par IPTV). La baisse amorcée en 2015 se poursuit.

2. Évolution du nombre d’abonnés des systèmes de câblodistribution et distribution par protocole Internet au Québec de 2002 à 2020

Source : CRTC, diverses éditions de Distribution de radiodiffusion, relevés statistiques et financiers.

Une enquête du CEFRIO conduite en 2021 conclut que 66 % des foyers québécois seraient abonnés à l’un ou l’autre des services de distribution de télévision6.Cela marque un recul de 18 points depuis 2017, alors que la proportion atteignait 84 %, et de 11 points depuis 2019. Du côté de Statistique Canada, en 2010, on estimait que 88 % des foyers québécois bénéficiait d’un tel service7. Pour la période s’étendant de 2010 à 2019, la baisse y est à 8 points de pourcentage.

C’est en 2021 que le taux d’abonnement des adultes québécois à des services payants pour visionner des films ou des séries en ligne prend le dessus sur celui des services traditionnels. Toujours selon le CEFRIO, ce sont presque les trois quarts (73 %) des internautes québécois qui sont abonnés à un service de vidéo sur demande par Internet en 20218.  Pour la période s’étendant de 2010 à 2018, on peut évaluer la baisse à 9 points de pourcentage. Cette proportion a subi une augmentation de 20 points depuis 2019, n’atteignant alors que 53 %. La pénétration de tels services est nettement plus élevée chez les moins de 35 ans. À lui seul, Netflix en rejoint 57 %. Son principal concurrent au Québec, Amazon Prime, entre dans 29 % des foyers. La pénétration de Netflix dépasse la moyenne chez les moins de 35 ans. Elle atteint 81 % pour les 18-24 ans et 74 % pour les 25-34 ans.

Mise à jour : août 2022

Notes

[1] Il ne faut pas confondre la télévision par protocole Internet, qui nécessite un abonnement à un distributeur de radiodiffusion, avec le simple visionnement de contenus télévisés disponibles en ligne.

[2] Ces données et celles qui suivent proviennent de deux publications du CRTC : Rapports sur le marché des communications — Données ouvertes et Distribution de radiodiffusion, relevés statistiques et financiers.

[3] Le Club illico de Vidéotron en est un exemple.

[4] Celle-ci y est définie comme « le visionnement ou l’écoute en continu d’émissions de télévision ou de clips disponibles sur Internet ».

[5] CRTC, Rapport sur le marché des communications — Données ouvertes (décembre 2021), EDR.

[6] CEFRIO, NETendances 2021, Portrait numérique des foyers québécois, janvier 2022.

[7] Statistique Canada.  Tableau 11-10-0228-01, Caractéristiques du logement et équipement ménager au moment de l’entrevue, Canada, régions et provinces.

[8] CEFRIO, Portrait numérique des foyers québécois, NETendances 2021.